Louca / Un jour pluvieux
La rééducation de Louca sapparentait à une renaissance, tant il avait dintrigues à résoudre en parcourant sa sombre mémoire. Ils se souvenait des sunlights, de gloire mais ne ressentait que douleur et incompréhension. Certaines séances étaient plus délicates que dautres. Il avait eu le plus grand mal à se remettre des deux dernières. Lorgasme quil avait revécu hier avait un goût dunicité, dexceptionnel, lui avait laissé lamer impression de présager de plus complexes situations
Quelque chose en particulier le taraudait. Quelque chose de malsain : cette sensation davoir vécu une abstinence perverse, davoir connue une longue période de troubles, de troubles sexuels notamment. Pourquoi cette précédente nuit avait elle était si agitée ? Le come-back quil avait réalisé aurait du lapaiser. Il sentait, ne pouvais se lexpliquer, comme une forme de prescience, que cet orgasme avait sonné le début, ou peut être la fin, dune partie de son vécu, acquitté dans la brume.
-« Je veux voir mon visage, je veux savoir ce que vous savez
Qui suis-je ?!
- Il ny a rien à voir
Linspecteur était froid, glacial, la peau buriné, lair agacé.
- Qui êtes vous ? adjura Louca, qui navait pas prêté attention à la présence de Tsarcosy jusqualors.
- Inspecteur Tsarcosy, de la criminelle. Je suis votre affaire
vous me comprenez ?
- Je vous comprends aisément, acquiesça Louca. Et je voudrais comprendre qui ma fait ça, et qui je suis pour que vous déployez les grands moyens et pour tant intéresser la presse. Et quelle presse ? Qui menvoie des fleurs ? Où est ma femme ?
- Vous men posez des questions ! Tsarcosy sétait appuyé sur un montant du lit à la Mad Max de Loucabale. Il se tue un instant, se racla la gorge
On a aucune piste, aucun indice, aucun témoignage concernant lacte de
Barbarie, dont vous avez était victime. Vous seul devez, je lespère, pouvoir vous souvenir. Le docteur Kabash me dit que ça peut prendre quelques heures comme plusieurs mois. Quand à qui vous êtes
Les psys nous imposent de ne rien vous dire
Cela aussi doit revenir, je crois dailleurs savoir que vous avez fait les trois quarts du chemin. Cest ce dernier quart qui nous intéresse. Pour comprendre, comme vous. Sachez cela dit que je ne vous aime pas. Vous me dégouttez. Mais je fais mon boulot, alors
Ne me faites pas perdre mon temps. Les gens comme vous me donnent envie de
Passons.
- Les gens comme moi ? s'ahurit Louca. Les gens comment ?
- Ceux qui font nimporte quoi, qui donnent le pire des exemples, qui détestent tout le monde et
Les nuisibles, les pique-assiette, les enculés de votre race, Loucabale. Mais je vous laisse le loisir de découvrir par vous même
Je crois que ce petit jeu sadique commence à mamuser. Des heures à vous regarder en chier, cest un programme de premier choix, de la télé réalité grand écran, grandeur nature, sauvage et cru comme la nature. Vous savez à qui vous me faites penser ? A Lecter, à Hanibal Lecter derrière votre grossier masque qui dissimule si mal vos monstrueuses mutilations. Mais vous navez tué personne, vous nêtes pas un criminel, non, vous ne serez pas mis sur léchafaud de la justice, non, cest vous qui êtes sur la première scène, première chaîne, et seul la haine que vous inspirez saura vous punir. A mes yeux, vous êtes une merde, un opportuniste, un pervers, un vicieux, de la pire espèce, un provocateur sans mobil, enfin
pour ce qui reste de vous.
- Sortez, sortez ! Tenta de beugler Louca, hors de lui devant un tel déchaînement de haine. Sortez, salaud, fumier ! Ces injures restèrent incomprises, trop mal articulées pour être entendues. Tsarcosy navait pas chercher à en savoir plus. Il avait vidé son sac. Quelquun pourrait les surprendre. On verra bien, songea-t-il en quittant la chambre, si ce connard se remet de ses révélations
Quil chiale. Il ne mémeut pas.
*
Quand Joséphine entra dans la chambre trois cent dix sept, Constant Loucabale était au plus mal. Rouge de rage, humide de larme, il avait tenté de se débattre, de bouger
En vain. Il avait hurlé, ses mâchoires vissées lavaient empêchait dêtre entendue. Ses sanglots avait pris le dessus. Ses monotones chuintements lavait tenu éveillé. Son cur était anormalement agité. Joséphine safféra à le calmer, sans réussite, et du lui injecter un calmant pour retrouver un pouls et une tension acceptables. Louca ne voulait rien lui dire. Il grommela seulement une question : qui est Tsarcosy ?
-« Un flic haineux et corrompu, un arriviste qui déteste les arrivistes, un pourri et, pour tout arranger, linspecteur chargé de mener à bien lenquête sur la tentative de meurtre et les actes de violences dont vous avez été victime. Je crois quil ne vous aime pas plu quil naime son travail, ou la vie, en générale. Cest un aigri. Ny prêtez pas attention.
- Merci Jo, merci dêtre là, avait seulement répondu Louca.
- Désolé de mêtre absenté. Le docteur mavait fait appelé. Il souhaite que nous revenions sur vos intuitions
Votre impression de rentrer dans une période trouble, et labstinence à la quelle vous avez plusieurs fois fait référence. Mais je ne sais pas si vous êtes suffisamment en forme pour travailler aujourdhui.