Lettre ouverte à ma Maman
(les blogueurs ont des mamans / photo BLP)
Tu es la pétillante personne qui m'a vu grandir,
tu es ma plus fidèle amie, un pilier, une valeur sûre, ma valeur ajoutée devrais-je dire....
Je ne sais si vous avez la chance d'avoir encore votre maman.
La mienne est là. Coûte que coûte, et fuck le cancer.
Tu es celle qui a permis à tes quatre bambins de pousser et de s'épanouir comme tu sais,
tu es celle qui a lutté contre le poids de la solitude,
contre les assauts de la maladie, les mutilations de la vie,
contre ce système décadent qui ne te permet plus ni de travailler aisément,
ni d'être "prise en charge" dignement,
et moins encore de pouvoir espérer un soutient bancaire :
en France on ne vous prête plus rien, après une chimio.
Du Maroc à Tahiti en passant par les Antilles où tu as plus que jamais fleurie,
De Paris au Ferret, des deux grands au deux derniers,
de ta boulle de poils canine et naine à tes petits enfants,
jusqu'à ceux que je rêve de te donner,
tu as traîné et étrainera ton amour et ta pêche par-delà les moments gris.
Ma Maman...
Tu le sais, mieux que d'autres, la vie est un périlleux chemin
Tu le sais, mieux que d'autres, la vie est un périlleux chemin
et les raisons qui vous rattachent à elles semblent parfois dérisoires.
Oui, mais c'est dans cette vie, ma bonne-mère,
ma vieille-branche, et nul part ailleurs, que l'on compte encore,
et plus que jamais, partager des ti-punchs, de médiocres rosés,
des fou-rire et des mondes à refaire autour d'une fin de pot-au-feu.
A tes côtés.
Il y avait Florence aujourd'hui dans l'actu,
il y avait ce Julia plus torturé et ambigu qu'il n'y parait, et pourtant...
Il y avait cette dette française qui dépasse les 65% du PIB,
il y avait ce froid historique qui congèle et condamne nos cerisiers,
mais hier soir comme ce matin, c'est vers toi que mes pensées allaient.
Bats toi ! Relève toi... Nous sommes là, seront là,
parce-que, comme une évidence, il m'est apparu depuis longtemps déjà,
que sans toi, je, nous, n'en serions pas là.
Tout cela me laisse dans une tendre brume nostalgique...
J'ai envie de lire "le dormeur du val", comme à dix ans,
j'ai envie de partir tout un dimanche,
construire une cabane dans les bois, comme à huit ou à douze ;
j'ai envie de te défier, de vous provoquer, comme à quatorze,
envie que tu me redonnes ma dernière baffe, comme à seize,
pour me crier "je t'aime".
Pour t'écrire, te dire, encore :
On t'aime...
Maman.